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Bordeaux : grêle sur le vignoble

Ce mois d’avril est décidément une épreuve pour les vignerons. Nous vous parlions la semaine dernière des conséquences désastreuses du Covid-19 sur la production et la commercialisation du vin en France. Nous avions également évoqué le gel qui a compliqué la récolte de certains producteurs. C’est maintenant des épisodes de grêle qui se sont abattus ce week end sur le vignoble bordelais faisant énormément de dégâts. 

Grêle : quelles régions viticoles touchées ?

Vendredi grêle à Bordeaux sur la Rive droite et sur l’Entre-Deux-Mers 

La Rive droite (Saint-Emilion et nord du Libournais notamment) et l’Entre-Deux-Mers ont d’abord été touchés en fin d’après-midi vendredi puis dans la nuit du 17 au 18 avril. On note des secteurs détruits à 100 % en Entre-Deux-Mers : Targon, Daignac et Grézillac par exemple. C’est Saint-Emilion qui enregistre les plus grandes pertes. Les responsables de l’AOC Saint-Emilion rapportent entre 3 à 4 000 hectares touchés avec des pertes importantes de récoltes à prévoir. Autant de dégâts sur un périmètre aussi large est très rare et dramatique pour le vignoble. 

Samedi, des dégâts sur la Rive gauche et à Saint-Emilion.

Samedi 18 avril la grêle a de nouveau touché le vignoble Bordelais. Les grêlons sont partis du Sud-ouest pour remonter jusqu’au Médoc. Heureusement, la pluie semble avoir limité les dégâts. Quelques ceps ont été endommagés mais moins sévèrement que la veille. Le vignoble compte 100 mm d’eau tombés à certains endroits, les terres sont gorgées d’eau. 

Comment protéger le vignoble de la grêle ? 

Les canons anti-grêle

Afin de protéger la vigne, il faut prévenir les épisodes de grêle. Les prévisions météorologiques sont surveillées de très près par les vignerons. 

Ensuite, des canons anti-grêle peuvent être installés sur le vignoble. Ceux-ci génèrent des ondes de choc. Ils cristallisent la couche externe des grêlons pour éviter leur agglomération. Les canons doivent être déclenchés 5 à 20 minutes avant l’orage afin d’éviter que les premiers grêlons se forment. Le manque d’informations en amont n’a pas permis aux canons d’être efficaces sur l’ensemble des parcelles touchées ce weekend.

Les filets paragrêle

Ce système est l’équipement le plus efficace sur le marché mais il est très coûteux et très peu de vignerons l’installent. Ils sont plus répandus dans les vignobles étrangers. En Argentine par exemple, les épisodes de grêle sont plus fréquents et bien plus destructeurs. Sans cela, la production argentine perdrait environ 20% par an. Il s’agit de filets qui retiennent les grêlons de manière à ce qu’ils ne touchent pas la vigne. Ces filets sont assez rares en France car coûteux, souvent jugés inesthétiques et contraignants à installer sur la vigne. Ils sont également accusés de limiter la bonne maturité des raisins à cause de l’ombre qu’ils font à la vigne. 

Les assurances

Lorsqu’un vigneron perd tout ou partie de sa récolte, les conséquences économiques peuvent être dramatiques. Certains font donc appellent à des assurances « dommage grêle ». La franchise est déduite du montant total des pertes de récolte en cas de sinistre. Un expert se déplace sur le vignoble pour constater les dégâts. Cependant, dans les régions très touchées, le renouvellement de la police d’assurance peut être refusé et il est alors difficile pour les producteurs de se protéger contre les pertes économiques liées à la grêle.

Pour conclure, ces trois solutions sont soit peu fiables, soit trop onéreuses ou difficiles à mettre en place. Si bien que les vignerons comptent souvent sur la compensation des parcelles non touchées par la grêle afin de couvrir les pertes causées par les orages de grêle. Cette solution fonctionne la plupart du temps mais les épisodes de grêle sont rarement aussi étendus que ceux de ce weekend. 

Et après ?

Les dégâts de la grêle ne s’arrêtent pas une fois l’orage passé ! Des travaux sont à prévoir afin de traiter la vigne. 

  • La taille : si les rameaux sont détruits, une nouvelle taille s’impose. L’objectif est d’assurer une repousse correcte des sarments pour la prochaine taille hivernale. En effet, si la production de cette année est perdue, autant assurer celle de l’année d’après. 
  • Avec toute cette humidité accumulée, la vigne est exposée au mildiou. Il s’agit d’une maladie de la vigne : un champignon qui se forme en hiver et se réveille lorsque les températures s’adoucissent. Le vin est moins qualitatif et quantitatif lorsque la vigne a été touchée par le mildiou. 
  • Parallèlement, la vigne étant rincée par la grêle ou la pluie, les traitements effectués début avril devront être faits de nouveau sur la vigne. 

Cette année est vraiment exceptionnelle. Avec les mesures de confinement les vignerons ont des difficultés à trouver de la main d’oeuvre en nombre pour les différents traitements de la vigne. Entre taille et divers traitements, certains souffriront encore davantage de la crise du Covid-19 et de ces épisodes de grêle.

Il est encore difficile de quantifier les dégâts subis par la vigne à Bordeaux. Néanmoins, nous espérons que la dispersion des différentes parcelles permettront aux producteurs de compenser les pertes de certaines vignes par d’autres hectares plus abrités. Nous espérons également que les conditions météorologiques seront favorables par la suite afin de ne pas compliquer davantage la récolte 2020, déjà bien compromise dans certaines régions.

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