Vous êtes nombreux à vous demander ce que les conditions météorologiques que nous connaissons actuellement augurent pour les vins qui seront récoltés en septembre. Stress hydrique, fortes chaleurs et ensoleillement prononcé, la cuvée 2015 nous décevra-t-elle ?
Il est bien sûr trop tôt pour annoncer avec pertinence ce que sera le millésime 2015 pour les vins de Bordeaux, Bourgogne ou les vins de la vallée du Rhône. Millésime précoce, belles quantités et arôme fort, nous avons enquêté et nous vous dévoilons le développement de la vigne depuis plusieurs semaines.
Un hiver doux
Tout d’abord, il faut savoir que l’hiver joue un rôle dans la qualité d’un vin. Et l’hiver 2014/2015 aura été particulièrement doux avec de rares gelées, qui sont pourtant nécessaires pour faire respirer la terre et la débarrasser d’éventuelles vies parasitaires. Les précipitations ont été abondantes, ce qui aura permis de constituer de belles réserves hydriques dans les sols et les sous-sols.
Un printemps favorable au développement du bourgeon
Dans toutes les régions de France, le bourgeon s’est magnifiquement développé, à l’exception de rares appellations comme la Côte de Beaune. En effet, la vigne aura gardé en mémoire les incidents de la grêle meurtrière de 2014 à Corton, Beaune, Meursault, Pommard et Volnay. Ces appellations ne pourront malheureusement faire valoir une récolte abondante cette année.
Puis il s’en est suivi une magnifique floraison avec un développement très homogène de la fleur. Et voici le 1er signe avant-coureur de ce qui pourrait constituer un millésime exceptionnel : le raisin sera récolté avec une maturité homogène… Nouveau fait exceptionnel, la fleur assez précoce n’a pas été perturbée par la pluie. Pas de coulure cette année : les pluies sont arrivées après la fleur.
Par conséquent, la récolte s’annonce dans toutes les régions de France comme quantitativement importante avec un attendu favorable : une maturité homogène du fruit.
Puis la pluie est arrivée mi-juin et de nouvelles réserves hydriques ont pu se réaliser.
Le rôle des fortes chaleurs
La canicule de juillet n’a posé problème qu’aux sols particulièrement poreux, qu’elle a épuisés, les sols de sables notamment. En revanche, les terroirs particulièrement drainant et les vignes au système racinaire profond, ce qui est souvent le cas des Grands Crus, auront moins souffert de cet épisode de température élevée.
Il faut également ajouter que ces chaleurs permettent de tenir à distance certaines maladies, mais aussi de favoriser un arôme puissant.
Les dates de vendanges seront assez précoces cette année, et pourraient débuter pour certains domaine dès le 20 août, ce qui devrait favoriser les vins rouges plus que les vins blancs.
Perspectives pour le dernier mois
En ce début du mois d’août 2015, il ne reste plus qu’à croiser les doigts pour qu’une pluie non-violente arrive et que le soleil s’installe durablement pour la véraison et la maturité des raisins. Car c’est maintenant que la qualité du raisin se fabrique : il faudra pour cela de belles journées ensoleillées, un peu de vent et des nuits fraîches…